‘’ La nature déteste un sol à nu’’.. c’est souvent l’expression que j’utilise pour expliquer qu’un sol
libre de mauvaises herbes ne le restera pas longtemps si on le laisse faire! Les mauvaises
herbes font partie intégrante de tout jardin, plates-bandes et terrain extérieur. Ces plantes
indésirables rivalisent avec les cultures pour l’eau, les nutriments et la lumière, ce qui peut
compromettre la santé et la productivité de nos plants potagers. Une bonne gestion des
mauvaises herbes repose à la fois sur la prévention et des interventions régulières, idéalement
respectueuses de l’environnement.

LA PRÉVENTION; UNE ÉTAPE CLÉ
La première étape dans la lutte contre les mauvaises herbes est la prévention. Couvrir le sol
est l’un des moyens les plus efficaces pour limiter leur apparition. L’utilisation de paillis
organique (comme les copeaux de bois, la paille ou les feuilles mortes) ou de bâches tissées
empêche la lumière d’atteindre le sol nu, ce qui freine la germination des graines de mauvaises
herbes indésirables. De plus, les plantations denses, où les plantes cultivées occupent le
maximum d’espace, limitent aussi l’espace disponible pour les adventices.
LE CHOIX DE LA MEMBRANE
On entend parfois que les géotextiles ou les bâches tissées deviennent un enfer à la longue au
jardin.. En effet, s’ils ne sont pas régulièrement entretenus, les matériaux de contrôle de
mauvaises herbes tendent à devenir enherbés eux aussi, surtout s’ils sont mis en dessous de
paillis, dans la plate-bande ou le jardin, pour une longue durée de temps. Il est préférable
d’utiliser du carton pour couper la lumière aux mauvaises herbes et pour recouvrir de paillis. Les
géotextiles pourront être utilisés en surface du sol sans être recouverts et il est primordial de
miser sur la qualité du géotextile, dans un matériel de plastique tissé plutôt qu’un feutre mince
que les racines pourront facilement déchirer.
LE DÉSHERBAGE; UNE ÉTAPE INCONTOURNABLE
Ensuite vient le désherbage régulier, qui demeure une étape incontournable. Bien qu’il soit plus dure pour le dos, il est préférable de retirer les mauvaises herbes manuellement, surtout dans les petits jardins ou autour des plantes fragiles. Arracher les mauvaises herbes avec leur racine, de préférence après la pluie lorsque le sol est meuble, permet d’éviter qu’elles ne repoussent rapidement. De plus, l’utilisation de
bêche ou d’outil de désherbage, comme la binette oscillante ou le sarcleur fil-de-fer, permet de
faire de travailler un peu plus rapidement tout en restant debout. Pour les surfaces plus grandes,
un désherbeur thermique ou mécanique peut être utilisé.
L’IDENTIFICATION DES MAUVAISES HERBES
L’identification des mauvaises herbes peut être également utile. Saviez-vous que diverses variétés se propagent par graines alors que d’autres par racines ou encore que certaines sont vivaces et d’autres annuelles? Mieux les connaître permet d’agir en prévention et d’adapter la méthode de lutte. Par exemple, tondre régulièrement certaines zones peut empêcher la floraison et donc la dispersion des graines. Enfin, l’utilisation d’un rotoculteur, bien que satisfaisant sur la structure du sol, permet de remonter à la surface des milliers de graines de mauvaises herbes annuelles qui deviennent alors exposées à la lumière et prêtes à germer. Il est dans ce cas recommander de prioriser un travail de sol minimum en utilisant une grelinette. Cet outil de jardin permet de minimiser l’effet sur les graines tout en étalant légèrement le lit de semences.
Somme toute, la gestion des mauvaises herbes demande de la patience, mais elle est
essentielle pour un jardin harmonieux, productif et respectueux de la nature.